La professeure de l’École nationale d’administration publique (ENAP), Stéphanie Gagnon, a récemment fait paraître l’ouvrage Portraits de la police au Québec – Enjeux, pratiques et vécus. Publié aux Presses de l’Université du Québec, le livre compte sur la collaboration de Jacques Duchesneau qui en a rédigé la préface.
Pendant une décennie, la chercheuse a patrouillé, interviewé, rencontré, observé des dizaines de personnes travaillant dans l’un ou l’autre des corps de police du Québec. Elle propose le portrait des services policiers d’un point de vue structurel et des réformes réalisées au fil du temps.
J’ai voulu examiner les enjeux du domaine de la sécurité publique, dont la question des réformes. Mais j’ai aussi voulu aborder la question du quotidien de ce groupe de travailleuses et de travailleurs.
Elle aborde également le portrait des policières et des policiers, des motivations qui les ont poussés à exercer ce métier, en passant par la gestion des émotions reliées au travail et un concept d’identité policière en pleine mouvance.
Évoquer la police ne laisse personne indifférent. D’abord, le terme peut aussi bien référer à l’institution policière qu’au corps policier ou à l’humain qui exerce le métier.
La recherche en gouvernance policière
Avec les travaux de recherche qu’elle mène, l’experte en management et en gouvernance policière s’intéresse aux services de police municipaux ainsi qu’aux personnes qui y travaillent. Cet ouvrage est donc le résultat d’un travail de terrain et d’analyse.
Stéphanie Gagnon est professeure titulaire en management à l’ENAP. Elle a obtenu un baccalauréat en psychologie de la communication de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), une maîtrise en administration publique de l’ENAP et un doctorat en management de HEC Montréal.
Au cours des dernières années, elle a effectué des travaux et publié des textes sur les changements dans le réseau de la santé et sur la collaboration interorganisationnelle. Ses plus récentes publications portent sur l’approche de la police communautaire et sur la régulation des émotions des policiers en contextes extrêmes.
Depuis peu, elle s’intéresse au phénomène d’intersectorialité déployé entre services policiers et organismes communautaires. En 2023, elle a participé, avec les professeurs Étienne Charbonneau et Yves Boisvert, à la création du Groupe de recherche en éthique et gouvernance policière (GREGP), un partenariat entre l’Association des directeurs de police du Québec (ADPQ) et l’ENAP.
Portraits de la police au Québec s’adresse aux personnes qui voudraient devenir membres du corps policier, découvrir les rouages de l’organisation et les différentes facettes du métier. Pour les personnes policières en exercice, celles du milieu social ou encore les gestionnaires, ils y découvriront des aspects utiles pour mieux exercer leur métier.
Résumé
Pour une partie de la population, évoquer la police génère souvent de vives émotions. Une meilleure compréhension du milieu policier s’avère alors primordiale afin de saisir toute la complexité du métier ainsi que son évolution.
Portraits de la police au Québec s’intéresse aux services de police municipaux ainsi qu’aux personnes policières et civiles qui y travaillent. D’une part, il examine les enjeux du domaine de la sécurité publique, dont la question des réformes. D’autre part, il traite du quotidien à travers les activités réalisées de façon journalière par la police, de la gestion des émotions dans un contexte extrême et de l’appartenance à la profession.
Les aspirants-policiers y exploreront les rouages de l’organisation où ils travailleront et les différentes facettes du métier. D’un point de vue plus réflexif, les personnes policières en exercice, certaines personnes intervenantes du milieu social et les gestionnaires découvriront des aspects utiles pour mieux exercer leur métier.
Des problématiques précises liées à la complexité de la gestion des organisations publiques seront également abordées dans le but de démystifier la réalité des personnes policières.
Bien que le milieu policier n’ait pas été réformé depuis plus de 20 ans, des réflexions ont été entamées par la ministre de la Sécurité publique en 2019-2020 à son propos et par le projet de loi 14 du ministre François Bonnardel en 2023. De nouveaux enjeux de sécurité ont émergé ces dernières années, notamment en matière de cybercriminalité et de santé mentale, dont certains de ceux-ci seront discutés dans ce livre.